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Résidence de cartographie dans la Vallée de la Roya

Carte du patrimoine matériel de la vallée de la Roya

En début d’année 2024 j’ai été contacté par l’association Prévention MAIF pour les accompagner sur une démarche de cartographie sensible dans la Vallée de la Roya. Après plusieurs échanges avec Aveline Carmoi et Angello Smaniotto, j’ai proposé de faire une résidence de cartographie sensible et participative afin de ; 1/ rencontrer les acteurs locaux, m’imprégner des enjeux et des dynamiques locales, 2/ sensibiliser à l’approche de cartographie sensible et participative du territoire et 3/ esquisser une carte participative de la vallée de la Roya avec des acteurs locaux.

J’ai ainsi résidé la semaine du 23 au 27 avril 2024 au Monastère de Saorge – Centre des monuments nationaux, un magnifique ancien monastère et haut lieu culturel de la vallée.

Mercredi 24 avril, nous avons organisé une conférence à la salle des fêtes de la Mairie de Saorge intitulée La cartographie sensible/participative, un outil de résilience territoriale ?. Une trentaine de personnes aux profils variés étaient présentes avec lesquels nous avons eu de riches échanges. J’ai conclu ma présentation en expliquant pourquoi, selon moi, la cartographie sensible et participative peut contribuer à la résilience d’un territoire ;

→ Les projets participatifs/communautaires renforcent la résilience territoriale.
→ La connaissance des perceptions des habitant.e.s est un levier d’action publique territoriale.
→ La conscience de son milieu est un levier d’action bénéfiques pour le territoire.
→ Valorisation et émergence de “communs territoriaux”, matériels et immatériels.

 

Vue de la vallée, de la route et du fleuve à Breil-sur-Roya, depuis la Tour de la Cruella. Photo : QL

 

Bilan de la semaine

Je ressors de cette semaine avec des apprentissages personnels sur les spécificités ce territoire, telles que je les ai perçues. Ainsi, je me suis demandé si la Vallée de la Roya ; ça ne serait pas le monde de demain ?

Tout d’abord, il m’a semblé que les relations sont parfois fortement conflictuelles avec le Vivant. C’est par exemple le cas avec l’eau ou avec le loup.
C’est d’ailleurs suite aux immenses dégâts causés par l’inondation créée par tempête Alex (oct 2020) que l’association Prévention MAIF intervient dans ce territoire.

Ensuite, j’ai été marqué le potentiel de rétro-innovation* agriculturelle (cultures en terrasses, valorisation de la châtaigne…), par la forte solidarité entre les gens et par le fait que les habitant.e.s sont souvent en multi-activité professionnelle.
* notion développée par Alberto Magnaghi, fondateur de l’École des territorialistes italiens, que j’ai eu l’honneur de croiser à l’institut d’urbanisme de Bordeaux quand j’y étais étudiant. Voir plus ICI ou LA.

Enfin la vallée m’a aussi paru un lieu caractérisé des rapports humains assez polarisés, une action publique hyper centrée sur les infrastructures et peu d’innovation démocratique institutionnelle. En s’intéressant à la vallée on se rend aussi rapidement compte qu’elle de fait considérée comme un “territoire servant”, c’est à dire que l’état s’y intéresse car la région urbaine de Nice en dépend pour son alimentation en énergie (via les barrages hydro-électriques créés après guerre). C’est aussi le cas concernant l’alimentation et peut-être aussi le tourisme.

 

Les ateliers de cartographie

Le jeudi après-midi et le vendredi après-midi, nous avons organisé des ateliers de cartographie participative de la vallée, en proposant à des expert.e.s des sujets concernés de se mettre autour d’un fond de plan et d’élaborer une carte collectivement.
Le premier atelier a porté sur l’agriculture dans la vallée.
Le second a porté sur sur le patrimoine de la vallée, dans les deux dimensions de patrimoine matériel et immatériel.

Enfin le samedi matin nous avons terminé la semaine par un atelier de cartographie sensible de la vallée, ouvert au public et organisé dans la Librairie du Caïros, un lieu important de convivialité et de culture à Saorge. Pendant ce dernier atelier, nous avons demandé aux participant.e.s, quels étaient selon elles/eux les REPÈRES du territoire, les lieux qu’ils/elles AIMENT, les lieux qu’ils/elles N’AIMENT PAS et ce qui constitue le PATRIMOINE de la vallée.

Atelier de cartographie participative du patrimoine de la vallée, organisé dans la bibliothèque du Monastère de Saorge. Photos : QL

 

Les cartes produites ;

Une fois les ateliers réalisés, j’ai mis au propre les données récoltées et réalisé les cartes suivantes. Ces cartes peuvent être considérées comme des « communs cartographiques« , c’est à dire des ressources appropriables par tout un chacun.e. De tels document sont à mon sens stratégiques pour qu’un territoire puisse se montrer à lui-même et aux acteurs extérieurs à celui-ci. Ils contribuent à l’identité du territoire, et permettent de mieux comprendre et respecter les spécificités de la vallée.

Nous avons donc réalisé 4 cartes ;

→ une carte de l’agriculture dans la vallée

→ une carte du patrimoine matériel de la vallée

→ une carte du patrimoine immatériel de la vallée

→ une carte subjective de la vallée

 

Carte de l’agriculture dans la vallée de la Roya

 

Carte du patrimoine matériel de la vallée de la Roya

 

Carte du patrimoine immatériel de la vallée de la Roya

 

Carte subjective de la vallée de la Roya

 

Versions HD imprimables au format A1 (ou A2, A3) à télécharger ici :

carte de l’agriculture

carte du patrimoine matériel

carte du patrimoine immatériel

carte subjective de la vallée

Je remercie vivement toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans la semaine de résidence, et surtout Aveline Carmoi pour son énergie et sa motivation, mais aussi Angello Smaniotto pour les bons échanges, Morgane Ganault qui nous a bien aidés en amont et Olivier Perrin de la Librairie du Caïros. Merci enfin à toute l’équipe de l’association Prévention MAIF.

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To be continued !